Escapade à Senlis aux arènes
J'ai découvert une nouvelle approche de Senlis, grâce à une guide conférencière.
Ces conférences organisées par l'Office du Tourisme sont très très enrichissantes.
Nous nous sommes penchés sur la période gallo-romaine de Senlis. Grâce à cette maquette se situant au musée, on peut se rendre compte de la topographie des lieux.
On peut apercevoir les remparts, la cathédrale de Senlis et la chapelle Saint Frambourg ont été en partie construite sur les remparts.
Ce sont les romains qui ont fondé Augustomagus (Senlis) sur une colline au Ier siècle avant JC. Au IIIème siècle pour se protéger des invasions, la citée est ceinturée d'une muraille de 4 m d'épaisseur, 850 m de circonférence, 8 m de hauteur, flanquée de 30 tours dont un grand nombre se trouve encore dans Senlis.
Dans Senlis 16 tours sont encore visibles sur les 30, un site unique en Picardie.
C'est la première fois que je vois l'envers du château royal construit sous Clovis.
On peut voir l'une des tours pratiquement entière.
La construction du château royal s'est faite en s'appuyant sur la muraille.
Voici en gros plan la construction romaine. Des pierres en oblique, pour rattraper le niveau une ligne horizontale et ensuite des pierres de parement pour cacher le tout que l'on voit sur la droite. On retrouve ces murs également à Beauvais près de la cathédrale, c'est typiquement gallo-romain.
Encore un morceau de tour lorsque l'on sort du parc du château.
Là, tout près d'une poterne, derrière encore une tour transformée en habitation.
Après la muraille il y avait des fossés d'environ 6 à 8 m avec de l'eau. Ensuite dans ces fossés les habitants ont construit leur maison en s'appuyant sur la muraille, ils faisaient l'économie d'un mur. C'est très net sur la maquette du côté droit.
Les arènes ne se visitent qu'en présence d'un guide. Nous descendons une allée bordée d'ifs et de restes de colonnes.
Dans cette allée ont été plantés 19 cognassiers qui ont été bénis !!!
Ces arènes pouvait accueillir environ 5 à 6 000 personnes, c'était surtout des joutes de gladiateurs ou combat avec animaux sauvages. Elles datent du Ier siècle.
Les gradins en pierres sont maintenant en herbe car les habitants se sont servis des pierres pour construire leur maison. Le nom d'arènes vient de sable, aréna en latin.
Les spectateurs pénétraient par des escaliers latéraux, ce que l'on voit encore lors de spectacles de nos jours.
Aux extrémités de chaque côté une petite salle avec des niches, certainement des salles votives, où l'on invoquait des dieux. Car les gladiateurs risquaient leur vie et se recueillaient avant le combat. C'était souvent un métier très bien rémunéré compte tenu des risques.
Les gladiateurs entraient par la gauche et sortaient par la droite pour entrer en scène. Les arènes ont été utilisées tantôt comme forteresse à partir du IIIème siècle, tantôt comme établissement agricole dans l'antiquité puis abandonnées, elles ont été comblées en servant de poubelle à partir du 12ème.
Elles ont été découvertes en 1865 par un senlisien, Félix Vernois. Ces arènes n'ont pas été érigées, mais creusées. Il a donc fallu déblayer toute la hauteur.
En repartant nous passons devant la statue d'Anne de Kiev, femme d'Henri Ier.
Puis nous finissons par le musée où l'on peut voir les fondations de la muraille. Les romains ne s'embêtaient pas, ils prenaient ce qu'ils trouvaient, à savoir des colonnes tombées, des restes de statues, etc...
J'étais étonnée d'apprendre que Senlis regorge de carrières. Ce que l'on prend pour des caves, sont en fait des carrières, les gens creusaient, prenaient les pierres pour édifier leur maison.
Dans le musée on voit une entrée de carrière.
Au pied de cette muraille, les vestiges d'une maison, ici la cave de la maison.
Sur ce pan de mur la guide attire notre attention sur le fait qu'il parait rosé. En fait c'est parce que dans le ciment, il y a des débris de briques.
Voilà nous arrivons à la fin de cette escapade d'un après-midi pluvieux.